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Partie 2 : L’école d’infirmière.




Nous sommes en 2009, durant cette année là, la chance était de mon côté.

J’obtiens mon BAC, à la surprise générale! Je réussi mon concours pour entrer à l’école d’infirmière. Fin d’année, je réussi mon permis de conduire. Tout semble aller comme il faut.

 

L’entrée à l’IFSI se passe plutôt bien. Je suis dans une promo où les personnes viennent d’horizon différents. C’est exaltant ! J’apprends beaucoup de choses de mes camarades et de cette formation théorique. Je m’épanouie et je me sens vraiment à ma place cette fois. Depuis très longtemps.


La période de stage arrive… c’est une toute autre histoire !

J’effectue mon stage dans un EHPAD. Etant en première année, je tourne avec les aides soignantes, j’apprends les soins de nursing. Puis, lors des soins infirmiers (soins d’escarres, médicaments etc…) j’allais avec les infirmières.

Etre ici, avec les résidents me permets d’apprendre bien plus de choses sur le plan humain. Les deux premières semaines ont été très compliquées émotionnellement. Je suis bien accueillie pourtant, mais voir toutes ces personnes dépendantes, et surtout seules… m’a fendu le cœur.

Les résidents avaient peu de visite de leur famille, ils n’avaient plus rien. Quelques vêtements dans leur armoire, quelques photos. J’ai pu échanger assez facilement avec les soignantes sur la manière de gérer le plan émotionnel. Elles me confiaient qu’elles faisaient en sorte de pouvoir leur apporter un peu de joie en étant là, auprès d’eux. Le métier a ses côtés joyeux et parfois plus difficiles. Mais la passion et l’amour de l’humain les réunissaient.

Les équipes étaient soudées, et solidaires. Ce fut très agréable d’évoluer et d’apprendre dans ce contexte. Cela renforce l’envie de faire ce métier.

Après les premières semaines, je m’y sentais de mieux en mieux et j’ai eu des difficultés à quitter les résidents et les soignantes. Je faisais donc des vacations des temps en temps.

 

Pourquoi vous parler de ce stage ? Pour vous parler de mon côté hypersensible. Cette part de moi à été mise à rude épreuve. Je n’ai pas toujours réussi à prendre de la distance par rapport aux résidents. Je faisais un transfert sur les personnes de ma famille. Mon empathie me faisait ressentir ce qu’ils ressentait. Je ne savais pas encore tout ce que je sais aujourd’hui. Je ne savais pas comment me libérer de tout ce qui ne m’appartenait pas. Ni même faire la différence entre ce qui était à moi ou pas en terme d’émotions.

Ce type de lieu est chargé en énergies, au vue du passage de toutes les personnes qui y vivaient, qui venaient travailler, mais aussi par rapport aux décès. Ces lieux ne peuvent pas être purifié. Donc pour une personne hypersensible et empathique, c’est un défi quotidien.

 

Au fil du temps, et de la formation, mes capacités se développaient. En cours d’évolution, l’empathie est exacerbée.

 

Me voilà à un stage de chirurgie digestive, de nuit . Une tutrice géniale. Très à l’écoute et pédagogue. Passionnée par son métier elle transmets de belles énergies.

Le fait d’être de nuit m’a permit de me concentrer sur les patients et leur bien être. Sans être impactée par la présence des visiteurs.

Bien que… finalement je côtoyais d’autre types de visiteurs.

Comme je le disais, avec le temps les capacités se développent et les ressentis s’aiguisent. Un moment je me rends aux sanitaires, je ressens une présence. Un mal être me prend. Comme une angoisse. Je pousse la porte de la douche qui était vide, je tombe nez à nez avec un défunt. Je suis ressortie en vitesse, la peur au ventre, les yeux remplis de larmes. Je ne m’attendais pas à ce genre de vision. L’âme de ce défunt était bloquée dans ce lieu par son histoire. Il ne pouvait pas en partir.

Aujourd’hui avec le recul, je peux mieux analyser tout cela, parce que j’ai pu acquérir de l’expérience et des connaissances, mais sur l’instant la peur m’envahit.

J’ai appris durant ce stage bien plus que des techniques pour perfuser ou des soins de nursing. J’ai appris à apprivoiser mon empathie, mon hypersensibilité. J’ai vue un défunt. C’était incroyable!

 

Fin de première année, je fais un stage en Psychiatrie. Dans ce service, il y a ce que l’on appelle la MAS. Les patients sont stables. Il y à un côté polyhandicapés et un côté psychiatrie pure.

Côté psychiatrie, je ressens des choses que je ne pouvais pas expliquer. Les personnes recevaient des traitements pour leur permettre de rester calme. Mais là où certains y voient un diagnostic médical, moi j’y vois des traumas, des possessions, des corps comportant plusieurs âmes. Bien sûr je ne suis que moi et je ne suis pas là pour convaincre qui que ce soit, je ne remettrai jamais en doute l’avis médical.

Mais je n’ai pas pu rester dans ce lieu. C’était compliqué pour moi de les voir dans cet état. Pire pour le côté polyhandicapé. Je n’ai pas validé ce stage  par mon absence répétitive. Je n’ai pas validé ma première année par toutes mes absences aux stages.

 

J’ai voulu persister, et faire une deuxième première année.

Cette fois la réforme change. Le contenu de la formation est modifié et la durée des stages est allongée.

Mais tout ce qu’il se passait durant les stages, au fond de moi, étaient tellement perturbant. Je ne comprenais pas tout ce qu’il se tramait.

J’ai fini par arrêter cette formation.

Dans mon quotidien, la sensibilité et l’empathie se calmait un peu. Progressivement.

Je prenais goût à tous ces ressentis ainsi qu’à la présence des défunts.

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